Depuis le 20 mars, les bénévoles qui assument la distribution ont adopté une routine bien spéciale. Gantés et masqués, ils officient de 16h à 20h30 pour assurer les livraisons tout en respectant consignes et gestes barrière.
Le bulletin spécial de l’Amap relatif aux contraintes du confinement annonçait clairement la couleur dès le mercredi 18 mars : « Dans le cadre de l’épidémie liée au Covid-19… nous sommes contraints de modifier l’organisation des services… ». Les livraisons seraient donc maintenues, les producteurs soutenus grâce au maintien de l’écoulement de leur stock, mais on allait la jouer serré.
Les horaires ont ainsi été aménagés, allongés d’une demi-heure tant pour la préparation que pour la distribution, de sorte à limiter les risques de concentration des personnes. Chaque vendredi, « jusqu’à une date indéterminée », trois à quatre bénévoles s’appliquent donc, dès 16h et jusqu’à 17h30, à préparer les commandes de chaque adhérent. Des étiquettes nominatives ont été établies sur la base des bons de commande et accrochées à chaque sac individuel.
Mais c’est là que ça se complique : car plusieurs cas se présentent !
Il y a ceux qui ont un panier de légumes « Jardins de contrat » qui accueille alors, en sus, l’éventuelle commande de miel ou de pain ; ceux qui ont réservé du « frais » comme les produits laitiers, le poisson, ou la volaille et dont la commande est rangé dans les frigos, alignés par ordre alphabétique ; ceux enfin qui ont acheté du « vrac » comme les pâtes, les champignons ou les pommes que les préparateurs pèsent et conditionnent avant de les déposer dans les sacs des adhérents. Lesquels sont dressés par ordre alphabétique eux aussi, sur les étagères vidées des différents produits qui y sont déposés habituellement.
Un système de portage à domicile pour les personnes à risques
Tout ceci fait, peut enfin commencer la distribution, dont les conditions se sont affermies.
L’amapien ne rentre plus dans le local, mais il continue de s’avancer dans le jardin, un à la fois, puis s’arrête à la porte. Une table la bloque – empêchant le passage des adhérents, sur laquelle se trouve la boite pour le dépôt des chèques. Derrière cette table : un pointeur. Celui-ci annonce le nom de la personne qui se présente et les distributeurs vont chercher sa commande : l’amapien en est satisfait. Il n’a plus qu’à attendre une ultime vérification de ses produits avant de rebrousser chemin sur les pas japonais jusqu’au portail où l’adhérent suivant lui succède. Là, commence dans la rue une file d’attente plus ou moins conséquente selon les heures. La distance d’un mètre étant respectée, la ligne s’allonge et crée l’événement rue du Plessis.
Cette organisation se poursuit jusqu’à 20h où commence alors le dur labeur de la personne chargée du ménage : tous les frigos étant utilisés, il faut tous les nettoyer à chaque fois, selon un nouveau protocole d’entretien ménager, puis porter une attention particulière aux plans de travail. Le linge – serviettes, torchons et essuie-mains – est passé à la machine chaque semaine.
Cela dure jusqu’à 20h où commence alors le dur labeur de la personne chargée du ménage : tous les frigos étant utilisés, il faut tous les nettoyer à chaque fois puis porter une attention particulière aux plans de travail. Le linge – serviettes, torchons et essuie-mains – est passé à la machine à chaque semaine.
Et l’Amap, consciencieuse, n’a pas oublié d’être solidaire : pour les personnes à risque, un système de portage des commandes à domicile a même été mis en place.