La salle de dégustation du domaine « Nathalie et David Drussé » est ouverte tous les jours de l’année. Le couple privilégie en effet la vente directe et cela passe par beaucoup de disponibilité et de pédagogie. La vente via l’Amap de La Riche est la seule médiation avec les consommateurs concédée par le couple. Mais la pédagogie est toujours là ! David et Nathalie ont reçu longuement les Amapiens le samedi 30 novembre pour une initiation passionnante et goûteuse.
Le cabernet franc est le cépage roi dans le Val de Loire. A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, au domaine « Nathalie et David Drussé », trois terroirs lui permettent de s’exprimer.
D’abord, la plaine, qui s’étire sur le lit de la Loire riche en silex et éponges de mer fossilisées, fournit 60% de la production du domaine : c’est la cuvée des « Graviers » qui donne un vin rouge léger, fruité, et quelques hectolitres d’un rosé sec et fruité, plein de charme.
Ensuite, les côteaux de Saint-Nicolas fournissent, sur un sol de sable, d’argile et de tuffeau, 30% de la production. C’est la cuvée des « Vieilles Vignes ».
Enfin, le terroir de Bourgueil, terre riche de tuffeau et d’argile, fournit les 10% restants. C’est la cuvée « Leroy de Restigné ».
Un domaine centenaire
Dans la famille Drussé, cela commence par l’arrière-grand-père, Urbain. C’est lui qui fonde le domaine, il y a bien longtemps de cela. Un domaine prospère qui plante dès lors le nom des Drussé dans cette terre viticole.
Le grand-père, Roger, développe le domaine en viticulture conventionnelle puis le père, Gérard, poursuit ce travail des générations. Son fils David reprend l’exploitation en 1996 avec sa femme Nathalie et nait le domaine « Nathalie et David Drussé » qui fournit désormais l’Amap.
Dès les années 2000, le couple cherche à s’affranchir des injonctions de l’exploitation conventionnelle et cela passe par l’emploi d’un salarié à plein temps, Olivier. Mais ce n’est qu’en 2010, qu’ils renoncent définitivement aux pesticides. Le travail de la vigne est devenu chronophage sans la massue des fongicides, herbicides et autres insecticides mais ils tiennent bon et gagnent leur labellisation. Le premier millésime « bio » sort en 2018.
Aujourd’hui, le couple exploite 22 ha, avec un rendement de 30 hectolitres par hectare. Mais il n’est propriétaire que de 10 ha, les 12 ha restants sont en location auprès de différents propriétaires.
« On va à la coch’ »
A Saint-Nicolas-de-Bourgueuil, quand on va « à la Coch’ », c’est à la cave de la Cochamtorille que l’on se rend. C’est une ancienne carrière d’extraction du tuffeau, vieille de dix siècles, qui s’étire sur 5 ha dont la moitié seulement est utilisée. Trente-huit propriétaires ont investi ces 2,5 ha souterrains mais une dizaine d’entre eux seulement sont des vignerons. Le reste est occupé par des particuliers.
Nathalie et David y ont acheté en 2004, une surface de 500 m2. Au-dessus de leur tête, vingt mètres d’un agrégat de tuffeau, d’argile et de sable. A 80% d’humidité et une température constante de 12°, ce sont les paramètres parfaits pour une cave. Assurés ici naturellement, ils ne perturbent pas le vin comme le font les vibrations de la climatisation des entrepôts où vieillit le vin dans la plupart des domaines de viticulture conventionnelle.
A l’entrée de cette cave, une quarantaine de tonneaux contenaient il y a quelques années le vin en vrac que venaient jusqu’ici chercher les particuliers. Aujourd’hui ces tonneaux sont vides, la vente en vrac n’est plus au goût du jour. Mais le lieu sert toujours à la maturation des 70 000 bouteilles produites par an, et accueille régulièrement les visites organisées par le couple.