Ti Bio d'Aire

La famille Savaton, installée à La Thibaudière depuis une quinzaine d’années, vend à l’Amap de La Riche diverses huiles, farines et légumineuses. À Courcoué, leur exploitation fonctionne selon les principes de l’économie circulaire – rien ne se perd – et du circuit court – du producteur au consommateur. Et ça marche !

https://latibiodaire.fr/

Magali, la fille de Saint-Épain, et Samuel, le gars de Chaveignes, tout en devenant les parents comblés de Céline, Romuald, Sarah et Apolline, ont bâti sur 137 ha, dont une petite cinquantaine de prairies, une exploitation qui prospère malgré les épreuves. Les champs de colza, de tournesol, de lin et de cameline, sont une sorte de première étape de la production. Les graines suivent alors le circuit de l’huilerie : corps de pressage, vis sans fin, compression d’où sort enfin le précieux liquide qui redescend par une gouttière. Alors, il décante pendant deux ou trois semaines puis, filtré, il est embouteillé pour la commercialisation. L’opération produit un rebut, les tourteaux riches encore de 15 à 18% d’huile. Et ceux-ci font les délices des cochons en particulier et des animaux en général. Rien ne se perd.

Blé et millet suivent un autre trajet. Récoltés, stockés dans les silos, puis dépoussiérés dans la « brosse à céréales », ils sont ensuite passés dans le moulin à farine Astrié dont les meules de granit moulent l’intégralité du grain. Puis, tamisée, la farine est empaquetée pour être vendue tandis que le son va… nourrir les cochons.

Car si là – ou presque – s’arrête ce qui est vendu à « La Riche en bio », commence la singularité de cette exploitation. Le couple a rationalisé, consolidé et développé le fonctionnement circulaire des fermes de nos ancêtres. Magali et Samuel ont une centaine de cochons, des plus jeunes – ils ont un mois – aux plus âgés – ils ont un an. Tous vivent sur une vaste étendue où ils peuvent gambader et dormir. Nourris des rebuts des autres productions et de luzerne et trèfle, protéines végétales bon marché produites également sur place, ceux-ci profitent à leur rythme. Ils ne sont vendus qu’à un an, alors que les élevages industriels poussent la croissance de leurs porcs pour les vendre à 4 mois. Le projet à court terme est de construire un hangar pour les loger la nuit et récupérer ainsi leurs déjections qui seraient ensuite dispersées pour amender… les champs de colza, tournesol, millet, blé…

C’est bien cela, rien ne se perd.

Bien d’autres activités – veaux, vaches, moutons, légumes… – complètent la combinaison agricole particulière de cette exploitation. Deux salariés viennent prêter main forte au couple pour réussir ce tour de force. Les banques qui prêtent peu, les administrations qui demandent beaucoup : Magali et Samuel en ont fait le tour. Et cela les conforte dans leur choix initial d’une commercialisation par le « circuit court ». Il y a les Amaps bien sûr, dont celle de La Riche. Il y a aussi les marchés dont celui de Beaujardin le samedi matin à Tours ou les magasins bios dont les coops-nature de Tours. Collèges et autres collectivités complètent cette palette de voies directes de commercialisation.

Les petits porcelets sont nés mi-mars

La brosse à céréales enlève la poussière des grains

Le moulin Astrié aux meules de granit

Le tamisage… provisoirement confié à Martin !!

Samuel explique dans l’huilerie le cheminement des grains

Pique-nique doublement savoureux : au violon, Sarah, la fille musicienne de la famille Savaton

Ti Bio d'Aire